Geert Verbeke : invitation au haïku
Mon ami le
photographe Bing Maertens me parlait déjà en 1968 de maître Bashô
et surtout de
Matsushima qui écrivait:
le voleur
a tout pris sauf
la lune a la fenêtre
Son haïku était une
invitation impérative à
descendre dans la profondeur de moi-même. Le résultat: je commençais à écrire
quelques pseudo haïkus, du japonisme plein de clichés. J’avais à peine 20 ans,
l’âge idiot. Mais ces premiers exercices d'assouplissement ont été très
importants.
En 1969, j'avais 21 ans et je venais d'être père de mon fils
Hans. Ma mère bien-aimée m'offrait un petit cahier de seulement 36 pages: 'Vent
de l'est sur l'ouest,' de D.T.Suzuki, édité par Avenue. Une pièce d'artifice
pour mon esprit. Une différence du tout au tout... Adieu jacassements et
discussions à perte de vue sur la rhétorique sociale, mes cheveux longs...
Le
haïku, à la fois simple et
complexe à définir,
comme antidote au conflit des générations ?Le pourquoi m’échappe un peu… même
de nos jours. Je ne sais pas.Est-ce possible que c’est le haïku qui m’écrit ?
Le haïku est surtout une
observation surprenante: bref (le haïku n’est pas plus long qu’une respiration),
sobre, précis, subtil, dense et sans artifice littéraire.
Geert Verbeke