Geert Verbeke : vers libre
La seule chose à ne pas
oublier, c'est l'esprit de l'haïku: si votre haïku est efficace avec un appel
direct à l'émotion, mais qu'il fait 10 ou 13 syllabes, et bien pourquoi pas? Le
format des trois lignes arrangées en 5-7-5 n’est plus obligatoire mais un guide.
On peut jongler avec l'ordre des mots, le nombre des syllabes et la longueur des
lignes. La règle syllabique n'est plus stricte, fini de stigmatiser le vers
libre. Des rimes voulues sont considérées "de trop". Ils ont pour sujet des
situations dans la nature et emploient traditionnellement un mot qui suggère la
saison (kigo), c'est à dire un mot qui fait allusion à la saison, ce qui relie
le haïku à la nature.
Autre règle : pas de métaphore! Le haïku doit emmener au
pays des songes, par l'évocation de la réalité, sans s'encombrer d'images plus
ou moins fumeuses. Il signale un instant particulier et authentique, à nous de
le revivre. Le haïku est en même temps le miroir de l'intemporel et exige
profondeur sinon spiritualité.
Je suis 100% d'accord que nous devons favoriser le haïku vivant et non pas la vénération de poussière ancienne...
Le vrai haïkiste ne tient pas une boutique d'antiquités!
Geert Verbeke