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Cesar et son Bazar
30 mai 2009

Jean Klein


La_joie_sans_objet_copier



"La joie sans objet"
Ed Almora





Une immense carence intérieure.




À certains moments, seuls avec nous-mêmes, nous éprouvons une immense carence intérieure. Elle est la motivation-mère qui engendre les autres. Le besoin de combler cette carence, d’étancher cette soif nous pousse à penser, à agir.

Sans même l’interroger, nous fuyons cette insuffisance, nous cherchons à la meubler tantôt avec un objet, tantôt avec un projet, puis, déçus, nous courons d’une compensation à la suivante, allant d’échec en échec, de souffrance en souffrance, de guerre en guerre. C’est le destin auquel est voué le commun des mortels, ceux qui se résignent à cet état de choses qu’ils jugent inhérent à l’humaine condition.

Regardons-y de plus près. Trompés par la satisfaction que nous procurent les objets, nous constatons qu’ils provoquent satiété et même indifférence, ils nous comblent un moment, nous amènent à la non-carence, nous renvoient à nous-mêmes, puis nous lassent ; ils ont perdu leur magie évocatrice.

La plénitude que nous avons éprouvée ne se trouve donc pas en eux, c’est en nous qu’elle demeure ; pendant un instant, l’objet a la faculté de la susciter et nous concluons à tort qu’il fut l’artisan de cette paix. L’erreur consiste à considérer ce dernier comme une condition sine qua non de cette plénitude.

Dans ces périodes de joie, celle-ci existe en elle-même, rien d’autre n’est là. Par la suite, en se référant à cette félicité, nous lui surimposons un objet qui selon nous en fut l’occasion. Nous objectivons donc la joie.

Si nous constatons que cette perspective dans laquelle nous nous sommes engagés ne peut apporter qu’un bonheur éphémère, qu’elle est incapable de nous procurer cette paix durable qui est située en nous-mêmes, nous comprenons enfin qu’au moment où nous parvenons à cet équilibre, nul objet ne l’a provoqué, l’ultime contentement, joie ineffable, inaltérable, sans motif est toujours présent en nous, il nous était seulement voilé.

Jean Klein

***

Almora

Editions Almora, 51 rue Orfila, 75020 Paris.

Conjuguer notre passion pour le livre avec notre intérêt pour la spiritualité et les sciences humaines, faire mieux connaître ce qui nous a fait grandir, donner du sens à son travail par les rencontres, voilà sûrement les motivations profondes qui ont conduit à la création d'Almora.

Ouverts à différentes traditions d'Orient et d'Occident, évitant l'érudition rebutante et la mauvaise vulgarisation, nos livres cherchent à rompre avec une spiritualité convenue et ronronnante. Nous ne prétendons pas apporter des idées complètement nouvelles, mais voulons trouver notre juste place, une marque de fabrique et une qualité, sans concession excessive aux facilités du temps mais sans isolement, en recherchant l'adhésion des lecteurs.


http://www.almora.fr/


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