P comme promenade
Ciel bleu, premier soleil chaud d’un printemps timide et l’envie d’une marche.
De la Goulette ma ville d’adoption à Carthage, du grand port moderne aux ports puniques de l’antiquité, mes pas m’ont souvent menée, prolongeant parfois ma promenade jusqu’au village mythique de Sidi Bou Saïd.
Enjamber des pans et des pans d’histoire en quelques heures : Que de rencontres muettes entre ce qui fut et ce qui est !
J’évite la grande avenue, je traverse le pont, certains pêcheurs ont déjà levé l’ancre et pris le large.
Barques matinales-
le chant des marins bredouilles
se meurt dans le soir
J‘emprunte les petites rues qui longent la mer.
Bougainvillées, hibiscus et jasmin débordent des grilles de jardins, des murailles gardiennes.
A peine ai-je dépassé Le Kram que je tombe sur le lac deSalammbô…La légende par Flaubert superbement racontée.A partir d’ici, c’est Carthage, les mosaïques portent le nom de rues : Hannibal, Amilcar, Hanon… sont à l’honneur.
Errer d’un quartier antique à un autre, d’un vestige à un autre, on ne se perd pas mais l’histoire nous happe.
Carthage et Rome sa rivale qui a fini par la détruire, sesont entendues pour nous laisser des traces de leurs civilisations, réparties entre rivages et hauteurs… Ports, maisons et cimetières puniques, amphithéâtre, villas romaines, thermes…
Mais le temps passe vite malgré le silence religieux qui règne sur les lieux.
Partir sans se retourner, tant de choses à voir encore…
Tout droit le village du soufi Sidi Bou Saïd, tout en hauteur. Avant même d’atteindre la colline, le village annonce ses couleurs :
Le bleu et le blanc-
le profane et le mystique
ainsi Sidi bou Saïd
Ici, juste marcher ou s’asseoir à la terrasse d’un café et laisser son regard se fondre dans l’azur de la mer, se heurter à la montagne de l’autre rive. S’abandonner à la magie de l’endroit : maisons, portes, ruelles, végétation luxuriante et visiter le marabout si le coeur vous en dit.
Photos et texte :
Amel Hamdi